Lors de la première édition de « Miss France » en 1920, 1 700 jeunes filles s’inscrivirent et, après une première sélection de 49 candidates par un jury, elles parurent sept par sept pendant sept semaines sur les écrans des cinémas, pendant l'entracte. Les spectateurs recevaient à l’entrée un bulletin pour voter.
La première lauréate , élue à une majorité écrasante, fut donc Agnès Souret, âgée alors de 17 ans… Des cheveux bouclés bruns en cascade dans le cou, des yeux de chatte et cet air langoureux propre aux jeunes filles des années 20... Elle était née à Biarritz, en 1902 , basque par sa mère et bretonne par son père.
Du jour au lendemain, le nom d’Agnès Souret fit le tour du monde. Comme son idole Sarah Bernhardt, Agnès Souret rêvait de la scène. Sa première tentative au cinéma fut un premier rôle dans le film « le lys du Mont Saint michel" qui connut un bide retentissant. Elle travailla alors, sans vraiment convaincre, comme modiste et poursuivit finalement sa carrière dans le domaine de la danse, en devenant , comme sa mère avant elle, danseuse au Ballets de Monte-Carlo. Elle fut ensuite meneuse de revue aux Folies Bergères .
La maison de famille d'Espelette avait été pendant ce temps renommée Ederrena (la plus belle). Entre ses revues et tournées, Agnès Souret revenait de temps à autres dans son Pays basque natal. On la croisait sur la croisette de Biarritz, le long de la Grande Plage, avec son chien Cricri ou sur un cheval. Elle buvait le thé dans un service en porcelaine. (voila des détails qui plairont à certains Bascos…)
Mais elle connut un destin tragique, emportée en 1928 par une crise d’appendicite au cours d’une tournée en Argentine. Sa mère, vendit tous ses biens, maison comprise afin de rapatrier sa dépouille et lui offrir un caveau à Espelette.
Dans le cimetière du village, adossé au mur de l’église se trouve le mausolée en marbre rose à colonnes Art déco orné de roses et réalisé par le sculpteur Danglade. Classée Monument historique en 2006, la tombe est désormais la propriété de la commune.
Si le hasard vous conduit du côté d’Espelette, ne manquez pas de vous arrêter pour saluer la première Miss France, connue sous l’expression « la plus femme de France »
Source : « Pays basque insolite et secret » aux éditions Jonglez, 17, 90 €